Soutien à l’école Stéphane Hessel en lutte !

C'est un exemple d'auto-organisation d'une lutte : SUD éducation est depuis le mois de novembre aux côtés de l'école Stéphane Hessel à Saint-Herblain. Les collègues se battent pour obtenir des moyens supplémentaires pour leur école.

A l'initiative des grèves du 7 et 14 décembre dernier, les collègues de l'école Stéphane Hessel sont toujours mobilisé·e·s. Alors que 8 collègues ont été en arrêt à cause de la souffrance engendrée par leurs conditions de travail depuis le début de l'année, l'école élémentaire était de nouveau fermée ce mardi 8 mars : 100% de grévistes !

En cause ? Le mépris d'une administration qui refuse d'entendre la souffrance et la colère de collègues toujours plus démuni-e-s. Refusant d'entendre parler de manque de moyens, la hiérarchie préfère - honteusement - mettre en avant la prétendue "fragilité psychologique" des enseignant·e·s ou la nécessité de "mieux se former".

L'équipe de Stéphane Hessel a décidé qu'il n'était pas possible de se résoudre à voir chaque année des collègues broyé·e·s par cette institution, des élèves et des familles à ce point humilié·e·s.

Et la lutte paye ! Le DASEN adjoint a reçu en urgence une délégation de collègues de l'école ce même mardi. Une place en ITEP devrait être débloquée pour un élève en grande souffrance et en attente depuis de longs mois. Un·e AESH a été recruté·e pour un élève qui a dû s'en passer pendant des semaines. Il aura fallu instaurer un rapport de force pour contraindre l'administration à...respecter la loi et le droit le plus élémentaire de deux enfants.

Mais pour l'équipe pédagogique, ce n'est qu'une première victoire et c'est encore loin d'être suffisant. En conséquence, La grève reprend dès lundi 14 mars, l'école élémentaire sera de nouveau fermée !

Ce combat, pour une école plus égalitaire, pour des conditions de travail décentes, est légitime, soutenons-le !

 

Nous partageons ci-dessous la motion votée en conseil d'école. Elle précise l'ensemble des revendications :

 

Depuis la rentrée de septembre 2021, huit collègues de l’école Stéphane Hessel ont été en arrêt de travail. La raison est toujours la même : les moyens qui sont mis à notre disposition par l’administration pour exercer notre métier sont largement insuffisants. Ces carences institutionnelles entraînent une souffrance quotidienne, un profond épuisement qui nous contraint à nous arrêter.

Dès la rentrée, nous avons pourtant tiré la sonnette d’alarme. Nous avons de multiples fois interpellé notre hiérarchie pour que des solutions soient apportées. Nous n’avons pas obtenu de réponse concrète.

A l’école, des élèves sont en attente depuis plusieurs mois – voire plusieurs années – d’une place en structure spécialisée type IME ou ITEP.

Des élèves ont dû patienter de longs mois avant d’obtenir l’accompagnement d’un AESH. D’autres sont toujours en attente de cette aide qui leur est pourtant notifiée par la MPDH. D’autres encore sont suivis mais insuffisamment.

Nous avons recensé plus de 50 élèves qui devraient bénéficier de l’aide des enseignants spécialisés du RASED. Mais nous n’avons pas de maitre G, la psychologue scolaire doit partager son temps de travail entre 12 écoles et la maitre E est  contrainte d’intervenir dans d’autres antennes de la circonscription.

Les élèves allophones, notamment en maternelle, ne bénéficient d’aucune heure d’enseignement spécialisé.

Lorsque nous sommes en formation ou en arrêt - parce que malades ou épuisés psychologiquement – l’administration n’est pas capable de nous remplacer. Depuis le mois de janvier 2022, nous avons comptabilisé 34,5 jours non-remplacés. Autant de jours manqués pour les élèves.

La situation est intenable. Il est absolument urgent :

→ De recruter des AESH avec des contrats statutaires, non précaires et rémunérateurs.

→ D’ouvrir des places en établissement spécialisé pour éviter aux familles et aux enfants des années d’attente.

→ De recruter des enseignants du RASED afin de renforcer ces équipes en sous-effectifs constant.

→ De recruter des enseignants spécialisés pour l’inclusion des élèves allophones (CASNAV) qui doivent être suivis dès l'école maternelle.

→ De recruter des titulaires remplaçants en nombre suffisant pour couvrir les absences.

D'ici là, à très court terme, nous demandons une nouvelle fois à l'administration de nommer un enseignant supplémentaire sur l'école afin d'améliorer la prise en charge des élèves et de renforcer notre équipe qui est en grande souffrance.

 

Une revue de presse :

Ouest France : L'école Hessel en grève pour l'inclusion scolaire

Ouest-France : Saint-Herblain, quatrième grève en 4 mois

Ouest France : les enseignants restent mobilisés

Ouest France : L'école Stéphane Hessel à nouveau en grève lundi 14 mars