Retour sur l’audience « école inclusive »

Ce mercredi 4 janvier, le secrétaire général de la DSDEN 44 ainsi que le DASEN adjoint ont reçu une délégation de SUD éducation en audience pour évoquer les dysfonctionnements liées à l'inclusion.

Déni et novlangue managériale

Notre délégation met en avant les difficultés structurelles qui entrainent ces dysfonctionnement : il manque des AESH et leurs conditions de travail sont considérablement dégradées. Nous expliquons qu'il est urgent de créer un statut de la fonction publique pour ces personnels, avec un salaire net ne pouvant être inférieur à 1 700 euros. Nous invitons la DASEN à faire remonter ces revendications auprès du Ministère. Les élèves handicapé-es sont de moins en moins accompagné-es, et cela met en souffrance les équipes, les parents et les élèves dont les conditions d'apprentissage ne cessent de se dégrader.

Pendant une heure, le SG et le DASEN adjoint vont nous assurer que "tous les efforts sont faits", qu'il y a "2 fois plus d'AESH en France que 5 ans auparavant", que les moyens mis à leur disposition sont suffisants pour recruter (il manque simplement les candidat-es) et renvoie la responsabilité à la MDPH qui semble trop notifier à leurs yeux.

Concernant la mutualisation des notifications qui entraine une baisse mécanique du nombre d'heures d'accompagnement par élèves, l'administration nous invite à "nous y habituer". Il faut selon elle "faire entrer cela dans les mœurs, sans brutalité, car les habitudes sont difficiles à changer". Vos élèves en situation de handicap n'ont pas l'aide qui leur est pourtant dû : merci de vous y habituer en douceur.

Plutôt que de dire que les élèves handicapé-es perdent des heures d'accompagnement faute de moyens, l'administration préfère dire "des élèves gagnent en autonomie".

Opacité

Il y a aujourd'hui 1 800 AESH dans le département et 4 500 élèves notifié-es. C'est le seul chiffre que nous aurons obtenu. L'administration refuse de nous indiquer le nombre d'heures ou d'AESH manquant-es, prétextant un chiffre en perpétuel évolution et bien difficile à calculer. Lorsqu'on en vient à regretter cette opacité, elle nous rétorque ne pas avoir à nous donner de chiffres en audience et nous invite à poser la question en instance.

Face à ce mépris, à cette déconnexion des réalités du terrain, SUD éducation continuera de porter la voix des personnels de manière combattive ! Nous sommes déterminé-es à créer les conditions matérielles pour qu'une vraie école inclusive et émancipatrice puisse exister !

Retrouvez ici notre brochure complète sur l'école inclusive !