Communiqué de SUD éducation 44 sur l’augmentation des crédits militaires

En Conseil des ministres, mardi 4 avril 2023, le gouvernement a décidé d’augmenter le budget des armées dans des proportions jamais connues depuis les années 1960. "Cette loi de programmation militaire acte une hausse du budget défense sans précédent" pour atteindre 69 milliards d'euros en 2030 contre 32 milliards en 2017, fait valoir l'entourage du ministre Sébastien Lecornu soit une augmentation de 115 % sur cette période (source France Info). Rien d’étonnant de la part d’un gouvernement qui préfère mettre au pas la jeunesse en finançant le Service National Universel (SNU) plutôt que d’augmenter le budget de l’Éducation nationale.

Cette augmentation des crédits militaires sans précédent est, selon le gouvernement, justifiée par la situation internationale sur fond de conflit en Ukraine. La guerre décidée par les dirigeants capitalistes est la pire des solutions pour les peuples. Ce sont eux qui subissent destructions, désolation et victimes comme le démontre la boucherie à l’œuvre sur le front en Ukraine. Comme le disait Anatole France dans un article paru le 18 juillet 1922 dans  L'Humanité : « On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels ».

Ce budget n'est pas alloué qu'à l'État. En effet, la France investit également massivement dans des multinationales du complexe militaro-industriel, qui n'en ont pourtant pas besoin étant donné leurs bénéfices y compris depuis le Covid. La France semble vouloir conserver sa position parmi les États commercialisant des armes, notamment à travers son investissement dans de grands projets aux budgets pharaoniques, comme le Main Ground Combat System, un projet de char suréquipé ou le Système de Combat Aérien du Futur, un projet liant drones armés et avion de chasse, tous deux prévus pour 2040 et dont les budgets totaux respectifs se comptent en dizaines de milliards d'euros.

SUD éducation exige que le gouvernement modifie ses choix budgétaires et réaffecte ces crédits de la mort à des secteurs tels que la santé et l’éducation. Le pays a plus besoin de construire des hôpitaux et des écoles que des canons Caesar (5 millions d'euros l'unité) ou de se payer un nouveau porte-avions dont le cout est évalué à 5 milliards d'euros (selon l'ancien patron de la Force d'action navale, l'amiral Jean-Philippe Rolland).